Yuriko Kimura - Matthieu Roffé: Onde - Corpuscule
Y
http://matthieu-roffe.com/
On avait pu découvrir le pianiste Matthieu Roffé au sein du quartet de Matteo Pastorino, dans l'album "V" et, en live, notamment au Pelzer Jazz Club de Liège en 2015. Le voici dans une tout autre configuration, en duo complice avec la flûtiste japonaise Yuriko Kimura.
Originaire de Fukishima, Yuriko Kimura a poursuivi ses études classiques à Kunitachi, avant de se fixer en France en 2001. Elle s'est d'abord dédiée à la musique classique, notamment avec le quatuor de flûtes Eolia mais sa rencontre avec le vibraphoniste Philippe Macé l'a orientée vers le jazz et les musiques improvisées. Diplômée du département jazz du Conservatoire de Paris, elle a participé à des masterclasses avec Dave Liebman et Jean-Marie Machado et fondé un quartet déjà avec Matthieu Roffé au piano, avant de se produire, avec lui, en duo, lors de tournées au Japon. La première en 2013 (album "Live à Fukishima"), la seconde en 2014, sur laquelle débouche cet album dont la sortie officielle est fixée au 17 août au Musée de Jaumont.
Matthieu Roffé, qui a d'abord étudié le piano classique à Metz, est lui aussi diplômé du Conservatoire de Paris, dans la classe jazz d'Emil Spányi, le pianiste de différents groupes de Christophe Monniot. Professeur au Conservatoire de Lausanne, dans le département jazz dirigé par le saxophoniste George Robert, il a intégré le groupe No Square et le quartet de Matteo Pastorino, l'un des meilleurs clarinettsites européens actuels. Il a fondé également le Chamber Metropolitan Trio (album "Arkhé").
Si Yuriko Kimura comme Matthieu Roffé sont passés par la classe jazz du Conservatoire de Paris, ils ont aussi une solide formation classique. C'est principalement celle-ci qui mise en évidence dans cet album tout entier dédié à une musique de chambre intimiste, aux atmosphères d'une grande quiétude (Le soleil se lève, Jardins suspendus), en accord avec une tradition japonaise ancestrale (Mizaru, Kikazaru, Iwazaru; Hinomaru) mais que traverse parfois une tornade impromptue (Kinkaku-Ji). En dehors de ces compositions originales (cinq de la flûtiste, quatre du pianiste), le répertoire comprend une courte pièce de Jean-Sébastien Bach et Syrinx de Claude Debussy: autre preuve de cet ancrage classique.
Claude Loxhay