Thomas Grimmonprez Quartet - Big Wheel
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Out Note Record / Outhere
Le Lillois Thomas Grimmonprez a poursuivi ses études au Conservatoire de Paris, avec Daniel Humair et François Jeanneau comme professeurs, pour gagner, en 2000, le Conservatoire de Bruxelles où il donne cours actuellement.
Batteur très sollicité par de grandes formations pour son sens du rythme, comme le Patrice Caratini Jazz Ensemble, le Dodecaband de Martial Solal, le Big Band Lumière de Laurent Cugny ou, à l'occasion, le Brussels Jazz Orchestra (concert au festival de Ciney, en compagnie de David Linx), il a aussi joué dans le trio de Stéphane Kerecki, avec Matthieu Donarier (concert au Gaume Jazz); avec le quintet de Georgui Kornazov et a formé un trio avec le pianiste nordiste Jérémie Ternoy (albums Bleu en 2009 et Kaléidoscope en 2016).
En Belgique, on le connaît aussi comme membre précieux du quartet de Phil Abraham, avec Fabien Degryse ou Jacques Pirotton à la guitare et Sal La Rocca à la contrebasse.
Voici qu'il présente un nouveau quartet.
Au piano, Benjamin Moussay qui a étudié le piano classique puis jazz au Conservatoire de Paris avec Hervé Sellin et François Jeanneau. Il a accompagné la chanteuse Claudia Solal ainsi que le trompettiste Alain Vankenhove et il fait partie de l'Atlas Trio de Louis Sclavis, avec Gilles Coronado à la guitare (album Sources, chez ECM en 2016). A son nom, il a gravé Swimming pool air en trio.
A la guitare électrique, un des musiciens les plus sollicités en France, Manu Codjia qui a étudié au CIM puis, lui aussi, au Conservatoire de Paris. Membre du Strada Sextet d'Henri Texier, de Baby Boom de Daniel Humair, de l'ONJ période Paolo Damiani, d'un quartet avec Géraldine Laurent, il a aussi fait partie de différentes formations avec Erik Truffaz et Georgui Kornazov. Il a aussi enregistré Songlines avec François Moutin et Daniel Humair.
A la contrebasse, sur six plages, Jérôme Regard, membre du Paris Jazz Big Band, du trio de Manu Codjia et compagnon de route d'Eric Legnini comme de Sylvain Beuf; et, sur trois titres Matyas Szandai, qui a joué avec le pianiste Laurent Coq et le saxophoniste Julien Lourau.
Neuf compositions originales pour ce Big Wheel dont Thomas Grimmonprez explique l'origine: "La grande roue. La roue qui nous rappelle notre rapport au mouvement et au temps. La roue libre du lâcher prise, du moment suspendu. C'est aussi le recommencement, la création perpétuelle. C'est cette idée de cycle qui m'a donné l'envie de composer cet album: un nouveau répertoire avec des compagnons de toujours."
Une des originalités de l'album repose sur le contraste entre piano acoustique et guitare électrique, entre sonorité limpide de l'un et sonorités mordorées de l'autre, avec d'un côté comme de l'autre, une maîtrise totale de l'instrument. Parfois, c'est le piano qui est mis en avant (Suspended time, Spain time), parfois, c'est la guitare électrique (Sweet cake, Heavy Soul, avec recours à des sonorités superposées). A d'autres moments, on assiste à un véritable unisson entre les deux (fin de Sweet cake).
Les compositions subtilement charpentées laissent aussi beaucoup de place à une contrebasse très mélodique: Jérôme Regard sur Highway, Matyas Szandai sur Cats and dogs.
Du côté du leader, pas d'esbrouffe, de solos interminables, mais un souci constant de précision: jeu subtil de balais (Big Wheel), jeu énergique des baguettes (Sweet cake) jeu à mains nues (Suspended time).
La musique se déploie dans une atmosphère aérienne, comme en apesanteur (Suspended time, Quiet). Thomas Grimmoprez n'est pas seulement un batteur au jeu tout en finesse, il est un compositeur qui sait tirer le meilleur de son équipe.
© Claude Loxhay