Thomas Bramerie Trio feat. Jacky Terrasson, Eric Legnini & Stéphane Belmondo - Side Stories
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Jazz Eleven
Le contrebassiste Thomas Bramerie possède à son actif une centaine de disques comme sideman, mais c'est son premier album personnel qu'il présente ici, riche d'une carrière bien remplie.
Né en 1965 à Bergerac, il a d'abord étudié la guitare avec Tony Petrucciani, le père de Michel Petrucciani, puis la basse électrique quand il a rejoint les frères Belmondo et, enfin, la contrebasse en 1988. Il joue alors en concert avec Chet Baker, Toots, Johnny Griffin, Philip Catherine, Tom Harrell et Joe Lovano.
En 1997, il s'installe à New York et participe notamment à l'album Live at Soshi's de Dee Dee Bridgewater, avec qui il fait une tournée internationale.
De retour en France en 2006, il enregistre avec Pierrick Pedron (Deep in a dream et Kubic's Monk), Stéphane Belmondo (Love for Chet), Elizabeth Kontomanou (Backto my groove) et intègre le trio de Bojan Z.
Pour Side Stories, il s'entoure de deux jeunes musiciens talentueux: le pianiste Carl-Henri Morisset, qui a étudié au Conservatoire de Paris, avec Pierre de Bethmann puis Hervé Sellin et a enregistré My Chet my song avec Ricardo Del Fra; et puis, le batteur Elie Martin-Charrière qui, après être passé par les Conservatoire de Beaunes et Chalon, est devenu l'élève de Dré Pallemaerts au Conservatoire de Paris.
Sur différentes plages, il accueille, en outre, de vieilles connaissances: Stéphane Belmondo à la trompette et au bugle, Jacky Terrasson au piano et Eric Legnini au Fender Rhodes.
Thomas Bramerie propose un répertoire varié à l'image de son parcours éclectique: neuf compositions originales, deux classiques (l'un de Monk, l'autre de Nat Adderley), une composition d'Edward Elgar (Salut d'amour de 1888) et deux chansons (Un jour tu verras et Avec le temps).
L'album s'ouvre sur le très court Pichot Bebei joué en solo. Il se referme de même sur une splendide et sensible version d'Avec le temps de Ferré: un peu comme Jean-Paul Celea avait transfiguré le Ne me quitte pas de Brel (album Passaggio).
Six plages sont jouées en trio avec Morisset et Charrière: un vigoureux Played twice de Monk, d'autres thèmes sont joués avec le même rythme nerveux (Work Song d'Adderley et la composition originale Yeïnou), certaines avec un lyrisme flamboyant (Chantez, Emile, Salut d'amour), toujours avec une contrebasse mélodique très présente.
Sur deux thèmes (Here et All alone), le Fender Rhodes d'Eric Legnini vient se positionner en miroir au piano. Now est joué par Jacky Terrasson avec le sens du rythme qu'on lui connaît. Quant à Stéphane Belmondo, il vient apposer sa patte de velours sur trois mélodies: la chanson Un jour tu verras; Tròç de vida, avec un trait de guitare aux allures brésilienne joué par Bramerie et sur Side Stories, en compagnie de Jacky Terrasson.
Un beau disque en forme de trait d'union entre les aînés et la jeune génération.
© Claude Loxhay