Sylvain Cathala - Cullinan
S
Connexe Records
Pour la chronique de « Hope », l’enthousiasme de la chronique avait été (très légèrement) tempéré par la courte durée du concert (42’23) où on trouvait densité, invention, travail sur les sonorités.
« A se procurer sans hésiter ! », disais-je en conclusion. Un bonheur ne vient jamais seul et voici donc la suite de ce concert du 30 juin 2016 au Triton, un deuxième acte tout aussi irréprochable que le premier, un exemple parfait de jazz contemporain où les moments électriques et acoustiques s’enchaînent avec une force constamment renouvelée. Si le jazz contemporain ennuie voire exaspère parfois, ce sextet éblouit de bout en bout par ses moments de fluidité qu’entrecoupent des furies improvisées explosives.
Ce sont évidemment les mêmes troubleurs de sons qu’on retrouve ici : Marc Ducret fabuleux de rage sonore sur « Wittelsbach », Guillaume Orti, Bo Van der Werf et Sylvain Cathala en « three brothers » déjantés, et la rythmique fidèle du sax-ténor, Sarah Murcia à la contrebasse et Christophe Lavergne, l’un et l’autre indispensables à l’équilibre fragile d’une musique aussi compacte et luxuriante qu’elle peut être légère et éclairée en d’autres moments.
Voilà donc le complément indispensable au premier opus « Hope » : après l’espoir, le diamant, celui est bien plus brut que le « Cullinan », mais tout aussi précieux pour les oreilles des amateurs de jazz, pas de « jazz de chambre » toutefois ! Si il fallait en redemander encore, ce serait sur scène en Belgique, avis aux programmateurs.
© Jean-Pierre Goffin