Sarah Vaughan - Live at the Berlin Philharmonie 1969
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The Lost Recordings / Newartsint.
La série “The Lost Recordings” réalise depuis quelques années un travail de restauration remarquable de concerts en public. Ainsi avons-nous déjà pu profiter de concerts de Thelonious Monk (Rotterdam, 1967), Bill Evans (Hilversum, 1968), Art Blakey (Scheveningen, 1958)…
Voici une nouvelle publication comme d’habitude très soignée d’un concert de Sarah Vaughan au Festival de Jazz de Berlin en 1969. Après une période de sa carrière assez irrégulière dans les années 60 – le succès du rock et de la pop a un peu mis sous l’éteignoir les vocalistes de jazz – revoici la chanteuse au mieux de sa forme. Accompagnée d’un trio de musiciens peu connus – un euphémisme quand on parle de Johnny Veith, piano et Gus Mancuso, contrebasse, seul Ed Pucci, drums, est cité sur certains enregistrements de Billy Eckstine – Sarah Vaughan présente un programme où on retrouve pas mal de ses chevaux de bataille où se mêlent moments d’une belle énergie, de swing vigoureux et chant d’une profondeur à ce jour inégalée : « Fly Me To The Moon », « All Of Me », « The Trolley Song », aussi « Tenderly », « Misty », « My Funny Valentine ».
Comme c’était l’habitude à l’époque, les concerts se déroulaient en deux parties histoire de régaler un public plus nombreux. La seconde partie de cette performance berlinoise avait déjà été publiée et même filmée par la télévision allemande (on peut trouver sur youtube l’intégrale de ce concert filmé), ce qui permet de constater que la répétition des concerts de Sarah Vaughan n’avait rien à voir avec une pâle resucée de la session précédente, le répertoire étant tout à fait différent. On notera aussi la présence d’un thème de Lennon-McCartney dans le programme, « And I Love Her » devenu ici « And I Love Him ».
Après une période dans l’ombre, Sarah Vaughan prouve à 45 ans qu’elle est bien loin d’être une « has been » : virtuosité vocale, invention, sens de l’équilibre dans la conception d’un programme, tout y est, ce que confirmera la suite de sa carrière puisqu’après ces tournées en trio, elle retrouvera toute sa splendeur lors d’enregistrements studio qui suivront.
Le soin mis dans cette édition et la qualité du matériau proposé font de ce double album un des témoignages majeurs de la Divine.
© Jean-Pierre Goffin
Une collaboration JazzMania / Jazz’halo