Sébastien Lovato - For Virginia
S
Acel
Le pianiste Sébastien Lovato a enregistré plusieurs albums avec le saxophoniste Yochk'o Seffer (Acel Toll, From New York to Budapest). Il a formé un trio avec Gary Brunton (cb) et Jean-Pascal Molina (dm) et enregistré deux volumes de Music Boox, le premier avec la saxophoniste Alexandra Grimal (membre de l'ONJ dirigé par Olivier Benoît) et le deuxième avec Sébastien Texier (le fils du contrebassiste).
Ce For Virginia est dédié à la romancière Virginia Woolf: "Les notions de répétitions et de cycles hantent l'univers de Virginia Woolf tout comme ils stimulent l'imaginaire des musiciens de jazz improvisant sur un continuum temporel, sur des rythmes cycliques plus ou moins récurrents." (livret)
Pour cette série de neuf compositions originales auxquelles s'ajoutent Pavane de Gabriel Fauré et Amazing Grace, un traditionnel du gospel, il s'est entouré d'une belle équipe.
A la trompette et au bugle, Antoine Berjeaut, un musicien qui a fait partie du Surnatural Orchestra du saxophoniste Julien Lourau et de la Société des Arpenteurs du clarinettiste Denis Colin. A son nom, il a gravé Moving Cities.
A la contrebasse, Yves Torchinsky, membre du trio de René Urtreger, du groupe de Denis Badault et de l'Orchestre de Contrebasses, avec, entre autres, Renaud Garcia-Fons et Jean-Philippe Viret (album Les Cargos).
A la batterie, Luc Isenmann, membre du quintet du vibraphoniste David Patrois mais qui a aussi côtoyé Benjamin Moussay (p) et Sylvain Cathala (sax).
En invités, d'une part, Brunehilde Yvrande, qui chante ou récite en spoken words des extraits de Mrs Daloway (comme The Hours en spoken words) ou de The Waves (Blue waves, green waves); d'autre part, Manu Codjia, le fidèle guitariste d'Henri Texier (solo sur Blue Seven en allusion en 7 personnages de The Waves ou Là où la main de l'homme n'a jamais mis le pied, une reprise du premier Music Boox).
Selon les plages, Sébastien Lovato passe d'un piano tourbillonnant, avec parfois des effets de piano préparé à un Fender Rhodes aux colorations chatoyantes, en accord avec la guitare (Là où la main…). Antoine Berjeaut alterne trompette à la sonorité éclatante (Sirènes) et bugle aux sonoristes ouatées (The Hours) ou une trompette bouchée diphane ((Là où la main…). Yves torchinsky est omniprésent et prend de beaux solos (Sirènes, Licornes) et Luc Isenmann fait preuve d'un drive infaillible.
Un projet original et parfaitement cohérent.
© Claude Loxhay