MikMâäk
M
W.E.R.F.
Voici donc, après des résidences de plusieurs mois, d'abord au Recyclart puis au Théâtre Marni, le premier enregistrement de MikMâäk, la formation XXL réunie par Laurent Blondiau et Guillaume Orti. La concrétisation d'un rêve un peu fou, au travers de 86 minutes de musique, pour cette formation à géométrie variable: après les 15 musiciens du Gaume Festival en 2014 et les 16 du Middelheim, les voici 17. Non pas un big band aux sections plus ou moins imperméables mais 17 solistes à part entière réunis au fil des rencontres.
Aux 5 complices de Mâäk, - Laurent Blondiau, Guillaume Orti, Jeroen Van Herzeele, Michel Massot et Joao Lobo -, viennent se joindre des musiciens croisés au sein d'Octurn (Bo Van der Werf, Geoffroy de Masure, Fabian Fiorini), de Rêve d'Eléphant Orchestra (Pierre Bernard), du Megaoctet d'Andy Emler (le contrebassiste Claude Tchamitchian) et au travers de multiples autres rencontres: Bart Maris et Jean-Paul Estiévenart (tp), Yann Lecollaire (cl), Quentin Menfroy (fl) Pascal Rousseau (tuba), Grégoire Tirtiaux (bs, as), Niels Van Hertum (euphonium).
Tous au service d'un répertoire original, si ce n'est un emprunt à Andy Emler (Back and Force): soit deux compositions de Fabian Fiorini, les autres de Laurent Blondiau, Guillaume Orti, Michel Massot, Pierre Bernard, Yann Lecollaire, Niels Van Hertum et la suite Katsounine de Claude Tchamitchian. Des compositions à l'architecture savante, aux mouvements d'ensemble à la sonorité dense et compacte qui usent de la large palette sonore de la formation: trompettes, bugle, saxophones alto, ténor, baryton ou C Melody, clarinette, clarinette basse, flûte, piccolo, flûte alto, trombones, euphoniums, tuba et sousaphone, le tout emmené par une rythmique impulsive.
Mais aussi des compositions avec de beaux contrastes d'atmosphères (intro paisible entre clarinette basse et contrebasse sur Marche Cubiste de Fiorini, intro de batterie sur Nine de Blondiau, ou intro résolument libertaire sur Troupeau de Pierre Bernard, et même opposition entre le climat très free de Katsounine 5 et l'apaisement de Katsounine 4). Avec aussi de multiples solos (envolée fulgurante du ténor sur Litanie de Fiorini ou de la trompette sur Nine de Laurent Blondiau ou Souffle de Lune de Massot). Mais, à ce propos, un petit regret: pourquoi ne pas avoir prévu de citer la liste précise des solistes, dans la mesure où il y a plusieurs trompettes, trombones ou tubas. Pour cela, rendez-vous lors des prochains concerts au Théâtre Marni.
Quoi qu'il en soit, voilà un des "must" de la rentrée, notamment salué au Belgian Jazz Meeting de septembre.
Claude Loxhay