Manolo Cabras Quartet - Melys in Diotta
M
El Negocito
Natif de Cagliari, Manolo Cabras a étudié la contrebasse, entre autres, avec Dave Holland, Marc Johnson et Attilio Zanchi, le bassiste du quintet de Paolo Fresu.
En Italie, il a joué avec Enrico rava et la chanteuse Maria Pia De Vito, une des voix du projet One Heart, three Voices de David Linx. En 1998, il s'installe aux Pas-Bas et joue avec le trompettiste Eric Vloeimans et le guitariste Jesse van Ruller. Depuis 20013, il est établi en Belgique et est un des contrebassistes les plus sollicités de notre pays: quartet de Ben Sluijs, trio de Manu Hermia, Heptatomic d'Eve Beuvens, trio d'Erik Vermeulen ou quartet de Fre Desmyter, avec John Ruocco, tout en enregistrant avec la saxophoniste française Alexandra Grimal (Seminare Vento) ou l'Italien Ricardo Luppi (Live in Milano).
A son nom, il y a quatre ans, il a enregistré I wouldn't be sure, avec Lynn Cassiers (voc) et Ricardo Luppi (ts).
Le voici à la tête d'un nouveau quartet dont la complicité repose sur différentes connivences. Jean-Paul Estiévenart (trompettiste d'Urbex, LG Jazz Collective, MikMâäk et Rêve d'Eléphant Orchestra) croise Nicola Andrioli (pianiste du quartet de Philip Catherine comme du quintet de Mimi Verderame) au sein du tout récent quintet de Lorenzo Di Maio. Quant à Marek Patrman (dm), il était son compagnon au sein du quartet de Ben Sluijs comme du trio d'Erik Vermeulen.
Au répertoire de ce nouvel album El Negocito, huit compositions originales, de nouveaux thèmes, comme ce E la Nave Va, en hommage à Fellini, mais aussi ESDA qu'il avait enregistré avec le pianiste Augusto Pirroda (album A Turkey is better eaten, avec Ben Sluijs à l'alto). Tout au long des ces huit plages, Manolo invite ses complices à un voyage entre tradition (il cite Ornette, Miles et Trane) et exploration au travers de structures ouvertes qui constituent de réelles opportunités d'improvisations et de solos successifs, avec une alternance entre tempos vifs et mélodies empreintes d'un lyrisme nostalgique. Parmi ces tempos survoltés, ESDA, avec solo de trompette et de piano avec une belle indépendance des deux mains, Melys in Diotta avec son intro de trompette bouchée, ERGO ou Uncle Stevie, au swing appuyé et solo de piano stride. Parmi les mélodies au climat mélancolique, E la Nave Va qui rappelle les atmosphères felliniennes et la musique de Nino Rota (même si c'est Gianfranco Plenizio qui, pour une fois, a signé la musique de ce film) mais aussi Lena et Inevitabilmente, avec leur intro de cymbales, trompette bouchée (Lena) et solo lyrique de piano (Inevitabilmente). Pour sa part, Ciaccacciacchi se révèle être la plage la plus libertaire, avec grincements de baguette sur cymbale, sussurements de la trompette, notes égrénées au piano qui débouchent sur un beau solo de contrebasse puis de trompette.
Une musique empreinte d'une vraie personnalité.
Claude Loxhay
Concerts:
Gent, Jazz in Park, 1 septembre 2016
Mechelen, Jazz at Home, 11 septembre 2016