Luca Sisera ROOFER - Starlex Complex (cl)
L
Nwog records/ Stilletto
Voici un album qui démontre la vitalité du jazz contemporain en Suisse.
Luca Sisera, qui a poursuivi ses études à Lucerne, occupe la scène helvète depuis une quinzaine d'années et a enregistré une quinzaine d'albums. Il a croisé Urs Leimgruber (sax), Axel Dörner (tp), Irène Schweitzer (p) et l'Américain Greg Osby. Il a aussi formé le quintet ROOFER avec lequel il a d'abord enregistré Prospec.
Revoici ROOFER, la même équipe, à l'exception du tromboniste. Au saxophone ténor, Michael Jaeger, qui, depuis 2004, a croisé Tom Rainey, Greg Osby, Urs Leimgruber et Hans Koch (cl). Au trombone, Maurus Twerenbold, qui a poursuivi ses études à Lucerne, avec Nils Wogram et Gerry Hemingway, puis au Conservatoire d'Amsterdam. Il a fondé le Non Harmonic Quartet. Au piano, Yves Theiler, qui a étudié à Zurich puis a poursuivi un cursus Erasmus à Leipzig, avec Richie Beirach. Il a formé un trio avec Luca Sisera et Lukas Mantel. A la batterie, Michi Stulz, qui fait partie du groupe Pilgrim avec le saxophoniste Christof Irniger. Enfin, sur une plage, le quintet accueille Isa Wiss, vocaliste du Zurich Jazz Orchestra.
Au répertoire, 8 compositions originales de Sisera et une dernière plage collective, Starlex Extro qui répond à Starlex Complex qui ouvre l'album.
Sous l'impulsion de la rythmique, on assiste à de belles confrontations entre ténor fiévreux et trombone vrombissant qui peuvent évoquer l'univers d'Arthur Blythe et Bob Stewart. Des thèmes enlevés avec des rythmes saccadés, syncopés, comme Starlex Complex ou Struggle Bubble avec ses échanges poursuites. Sur Internal Body Messenger, le tempo se ralentit, avec une belle intro contrebasse-batterie. Nails débute par une intro bruitiste, avant de prendre son envol. Sur Mama Helix, c'est le piano qui introduit le thème, porté ensuite par le ténor. Suit la suite Missing Channels en trois parties: une première basée sur un échange entre piano et contrebasse, une deuxième sur tempo échevelé, avec solo de ténor et de piano, la troisième avec les vocalises d'Isa Wiss dans une sorte d'apaisement.
Une très belle découverte.
© Claude Loxhay