LG Jazz Collective - New Feel (Claude Loxhay)
L
Igloo
En mai 2012, à l'occasion du 10e anniversaire de l'opération Ca Balance, le festival Jazz à Liège passe une commande au guitariste Guillaume Vierset: réunir une formation qui célèbrerait quelques grands compositeurs liégeois comme Bobby Jaspar, René Thomas ou... Grétry. Ainsi naît, à l'image du SF Jazz Collective américain, le LG Jazz Collective composé alors, autour du guitariste hutois, d'Adrien Volant (tp), Clément Dechambre (as), Jean-François Foliez (ts, cl), Igor Gehenot (p), Félix Zurstrassen (b) et Antoine Pierre (dm).
Après avoir remporté le prix Jeunes Talents des Leffe Jazz Nights quelques mois plus tard, ce qui ne devait être qu'un one shot prend définitivement son envol. Ont désormais rejoint la formation, Jean-Paul Estiévenart (tp), Laurent Barbier (as) et Steven Delannoye (ts, ss, cl). Le répertoire évolue aussi au fil du temps: viennent ainsi s'ajouter les noms de Steve Houben , Eric Legnini, Pirli Zurstrassen, Alain Pierre, Igor Gehenot mais aussi des compositeurs non liégeois comme Philip Catherine, Nathalie Loriers ou Lionel Beuvens. De concerts en concerts, Guillaume Vierset multiplie aussi les compositions personnelles pour arriver au répertoire de cet album.
D'abord, six compositions originales du leader, les unes au groove virevoltant (Grace Moment, New Feel, Positive Mind), d'autres plus apaisées (The End is always sad) ou encore le sautillant Nick D (en hommage à Nick Drake, le guitariste et chanteur britannique).
Ensuite, le très lyrique Toscane de Philip Catherine, l'envoûtant Dolce Divertimento d'Alain Pierre, Carmignano d'Eric Legnini et A de Lionel Beuvens pour lesquels le travail d'arrangement de Guillaume est prépondérant parce qu'il fait preuve d'un sens aiguisé de l'orchestration. Il arrange, avec un égal brio, des pièces jouées par leur compositeur en solo (Toscane de l'album Guitars 2), en duo (Dolce Divertimento joué en duo avec Steve Houben dans l'album éponyme) ou en quartet (A de l'album Trinité de Lionel Beuvens). Pour cela, il utilise avec subtilité la large palette sonore de sa formation: trompette, bugle et trompette bouchée de Jean-Paul Estiévenart, saxophone alto de Laurent Barbier, saxophone ténor, clarinette ou soprano de Steven Delannoye, contrebasse ou basse électrique de Félix Zurstrassen qu'il marie avec bonheur aux moirures de la guitare.
Par ailleurs, les thèmes laissent beaucoup de place aux solistes: ténor et guitare sur Grace Moment et Nick D, trompette sur Move ou A, soprano sur Positive Mind, piano sur A, contrebasse sur Doce Divertimento et basse électrique sur A, le tout sur le drive sans faille d'Antoine Pierre mais les arrangements proposent aussi de fougueux dialogues entre ténor et guitare sur New Feel ou saxophones alto et ténor sur The End is always sad. Enregistré au terme de nombreux concerts, le disque est parfaitement abouti: bonne chance pour les sélections du JazzTour et des Lab Series.
Claude Loxhay
Article publié par jazzaroundmag