Les Chroniques de l'Inutile - Virgule
L
Suite / El Negocito
On avait découvert le guitariste Benjamin Sauzereau au sein d'Heptatomic, le septet d'Eve Beuvens. Mais il a aussi ses propres formations: Philémon, avec Mathieu Robert (ss) et Annemie Osborne (cello), La Cigarette sans cravate avec François Lourtie (sax, voc) ou Les Chroniques de l'Inutile, un septet au sein duquel il retrouve des musiciens qu'il avait croisés en d'autres occasions: Erik Bogaerts (as, cl), élève de Jeroen Van Herzeele ete John Ruocco, avec le trio Llop; Gregor Siedl (ts) qu'il avait croisé au sein d'Octet Red; Eric Bribosia (p, Fender Rhodes), membre de Wolke; Lennart Heyndels (cb) et Jens Bouttery (dm, scie musicale) croisés au sein du Jens Maurits Orchestra. Reste l'aîné, le flûtiste Pierre Bernard, une des pierres angulaires de Rêve d'Eléphant Orchestra.
Après ses études au Mans et un passage en Grande-Bretagne, Benjamin Sauzereau est arrivé à Bruxelles en 2006. Elève de Peter Hertmans et Fabien Degryse, il a su très vite imposer ses talents de guitariste sur la scène belge, mais aussi ses talents de compositeur, comme c'est le cas pour ces Chroniques de l'Inutile.
A l'exception de Whistler écrit par Jens Bouttery et Gauche, une improvisation collective, il signe les dix autres titres de l'album: des compositions qui allient une écriture sophistiquée et une volonté de laisser beaucoup de liberté à ses complices, et toujours en usant savamment de la richesse de la large palette sonore de la formation.
Ainsi le thème de La mauvaise raison est exposé par la guitare et les saxophones, en laissant pleine liberté à la flûte; sur Moineau la flûte se joint au saxophone et au Fender Rhodes pour déboucher sur un solo d'alto; William Harrisson Bonney (vraie identité de Billy the Kid) est exposé à la clarinette et à la flûte basse pour déboucher sur un solo de guitare aux couleurs irisées; sur Nemo, la contrebasse jouée à l'archet se joint aux trois souffleurs; Rustgevende uitlijning van drie punten in de ruimte est porté par une intro de piano et Il suo cugno est introduite à la scie musicale.
Une écriture réellement originale, avec un sens poétique, portée par une formation à la palette sonore colorée.
Claude Loxhay