Leïla Olivesi Nonet - Suite Andamane
L
Attention Fragile & Acel/ L'Autre Distribution
Née d'un père mauritanien et d'une mère corse, la pianiste Leïla Olivesi a grandi dans une atmosphère cosmopolite, entre tango d'Astor Piazzola et jazz de Miles.
En parallèle à ses études à l'IACP, l'école fondée par Alan Silva, elle a étudié le piano avec Manuel Rocheman et Mulgrew Miller. Parmi les nombreux prix qu'elle a remportés, on pointera le fait qu'elle a été lauréate du concours de composition pour Big Band "Ellington Composers" en 2013. Elle a côtoyé des musiciens tels que Magic Malik, Emile Parisien, Stéphane Belmondo ou Rick Margitza. En 2015, elle a enregistré Utopia avec le saxophoniste américain David Binney, Manu Codjia (complice d'Henri Texier comme d'Erik Truffaz) et une rythmique constituée de Yoni Zelnik (quartet de Géraldine Laurent, Lucky Dog de Yoann Loustalot et Frédéric Borey) et Donald Kontomanou (batteur d'Elisabeth Kontomanou).
Voici que sort un nouvel album à son image: Suite Andamane. Au répertoire, un détour obligé du côté d'Ellington, avec Satin Doll, une série de compositions originales: la Suite Andamane, en 4 mouvements, inspirée par un voyage vers la mer Andamane, entre Inde et Thaïlande ainsi que Black Widow, Geri's House, Les amants, Acacia tree, Skype tear et ce From New York to Nouadhibou joué en piano solo.
En experte d'écriture pour grande formation, elle a rassemblé, autour de son piano, une équipe de musiciens expérimentés.
Au trombone, l'Américain Glenn Ferris aussi bien admiré par Henri Texier que Frank Zappa et membre du trio BFG, Bex-Ferris-Goubert. Au saxophone baryton, Jean-Charles Richard, professeur au Conservatoire de Paris, qui a enregistré avec le groupe Danzas Jean-Marie Machado et avec le quintet de Christophe Marguet. Au saxophone alto et à la flûte, Baptiste Herbin, issu du Conservatoire de Paris et élève de Jean-Charles Richard. Il a enregistré son premier album personnel, Brother Stoon, avec André Cecarelli. Au ténor, Adrien Sanchez qui, avec son frère Maxime, a fondé Flash Pig. La rythmique est la même que pour Utopia: Manu Codjia, Yoni Zelnik et Donald Kontomanou, un gage de complicité.
Une formation à géométrie variable: quintet avec trompette pour le très beau Geri's House, dédié à Geri Allen; sextet pour Acacia Tree; nonet pour Satin Doll (avec solos de baryton, trompette et flûte) ou Suite Andamane (intro de flûte sur Fleur Andamane et solo de ténor).
Sur 5 titres, Leïla Olivesi accueille Chloé Cailleton, lauréate du Concours Crest Jazz Vocal: d'abord sur Satin Doll (lyrics et vocalises), puis Les Amants sur un poème de Djamila Olivesi, la mère de Leïla; Black Widow (musique et paroles de Leïla Olivesi); Acacia tree et Skype tear à partir de poèmes de l'Américaine Karine Ancellin. Une voix onduleuse qui se love dans la trame des souffleurs.
Chaque composition, comme son arrangement de Satin Doll, révèle toute la science d'orchestration de la pianiste, sa maîtrise d'une large palette sonore.
© Claude Loxhay