Larry Coryell & Philip Catherine - The Last Call (jpg)
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ACT Records/Newartsint.
L’association Larry Coryell – Philip Catherine nous rappelle de beaux souvenirs : il y a quarante-cinq ans sortait « Twin House », déjà une production de Siggy Loch, suivie par « Splendid » peu de temps après. Ses deux albums ont fait tourner les deux guitaristes avec succès pendant quelques années et leurs retrouvailles sur la scène berlinoise de la Philharmonie le 24 janvier 2017 est un double événement : à la fois celui de la reformation du duo, mais aussi, hélas, le fait que ce concert représente le dernier témoignage de la carrière de Coryell qui quelques semaines plus tard s’éteignait à 73 ans à New-York après deux derniers concerts à l’ Iridium. Né à quelques semaines d’intervalle, les deux guitaristes aux héritages musicaux différents, brillaient toutefois chaque fois qu’ils se rencontraient sur scène, particulièrement en duo.
Et c’est en duo qu’on les retrouve à Berlin pour un concert centré sur cette formule : quatre pièces où Larry Coryell à la guitare acoustique et Philip Catherine sur sa fidèle Gibson fondent leurs sonorités dans un univers quasi romantique qui fait oublier la maîtrise technique dont ils font preuve sur « Miss Julie » et la magnifique ballade de Catherine « Homecomings » : deux compositions qui ouvraient l’album « Twin House ». Les deux pièces suivantes démontrent combien les deux guitaristes jouent sur les climats et les couleurs : « Manha de Carnaval » empli de délicatesse alors que « Jemin-Eye’n » de Coryell est un grand moment de blues et de swing où les deux guitaristes se lancent dans des solos endiablés.
La soirée placée sur le thème du duo voit ensuite Philip Catherine associé au pianiste Jan Lundgren sur le standard « Embaceable You » et Coryell reprendre un vibrant « Bags’ Groove » avec le contrebassiste Lars Danielsson. En bouquet final, les deux guitaristes, Lundgren et Danielsson sont rejoints par Paolo Fresu pour le classique « On Green Dolphin Street » en version jam endiablée. Un concert qui sent bon la complicité et la joie de jouer, un sublime dernier hommage à ce Texan de génie qu’était Larry Coryell.
Siggi Loch et son label ACT poussent l’hommage jusqu’à publier le disque le 19 février, jour du décès du guitariste. Respect.
© Jean-Pierre Goffin
une collaboration JazzAround/Jazz’halo