Kyle Eastwood - In Transit
K
JAZZ VILLAGE/PIAS
Voici le dixième album du contrebassiste, une galette qui plonge dans la tradition bop-soul des années cinquante.
Avec ‘Soulful Times’, on entre dans le vif du sujet, un hard bop que ne renierait pas Horace Silver: l’ambiance est funky, le pianiste Andrew McCormack distille des accords pleins et le trompettiste Quentin Collins sort tout droit d’un club de Big Apple.
A défaut d’une grande originalité, l’album délivre une belle dose d’énergie communicative et on adhère illico à l’esprit de la musique. Une plage nous rappelle le lien qui unit le contrebassiste au 7e art avec le love theme de ‘Cinema Paradiso’ où Stefano di Battista fait preuve d’un intense lyrisme, un morceau que Kyle Eastwood entame sur un superbe solo.
A côté de compositions personnelles très réussies, les reprises de ‘We See’ de Thelonious Monk, ‘Night Flight’ de Count Basie et un survitaminé ‘Boogie Stop Shuffle’ de Charlie Mingus démontrent si c’était encore nécessaire le penchant du contrebassiste pour une tradition revisitée avec conviction et talent.
Auteur de nombreuses musiques de film pour papa Clint, Kyle se souvient sans doute ici d’une époque qui l’a marqué, celle où son père était maire de la charmante petite ville de Carmel sur la Côte Ouest, à quelques miles de Monterey et de son mythique festival : sûr que gamin, Kyle a eu dans l’oreille les musiques de Cannonball Adderley, Horace Silver et les Jazz Messengers.
Un album chaleureux qu’on prend énormément de plaisir à écouter et réécouter, sans doute un des plus réussis de Kyle Eastwood.
© Jean-Pierre Goffin
Durée totale: 56'05"
Arrangements: Brandon Allen (tracks: 9, 10)
Contrebasse, guitare bass: Kyle Eastwood
Batterie: Chris Higginbottom
Piano – Andrew McCormack
Saxophone soprano et alto: Stefano Di Battista (tracks: 4, 5, 9 10)
Saxophone ténor: Brandon Allen
Trompette, flugelhorn: Quentin Collins