Kari Ikonen - Ikonostasis
K
Ozella Music
On avait découvert le pianiste et claviériste Kari Ikonen au sein de l'Orchestra Nazionale della Luna, en compagnie de Manu Hermia (sax,fl), Sébastien Boisseau (cb) et Teun Verbruggen (dm) et on avait dit tout le bien qu'on pensait de ce projet à dimension européenne.
Lui qui a côtoyé Lee Konitz, Ingrid Jensen, Stan Sulzmann et Vincent Courtois, se présente ici dans une tout autre configuration. D'abord en solo de piano sur les 37 secondes de Toccatina d'inspiration baroque, de synthétiseur Moog sur Sinephony et de multiples claviers sur Cappella nella luna. Ensuite, en duo, d'abord avec Louis Sclavis à la clarinette sur Prophètes et à la clarinette basse sur Sacrement, ensuite avec Bob Moses, batteur qui a joué avec Gary Burton, Pat Metheny, Larry Coryell, Steve Kuhn ou Jim Pepper, sur Siangular et sur Catubada de Teheran, courte plage où l'Américain s'essaie au "sonic bed", cette invention pour le moins farfelue de Kaffe Matthews (vidéo sur Vimeo).
Enfin, en plus de Bob Moses à la batterie, sur les 14 minutes de Trinity, vient s'ajouter le trompettiste norvégien Mathias Eick, un habitué d'ECM qui a notamment joué avec Manu Katché et Lars Danielsson.
Si on excepte Toccatina, Siangular et Trinity, sur les autres plages, Kari Ikonen joue essentiellement de ce Moog cher à Sun Ra.
Les compositions, certaines très courtes, d'autres longues, sont d'inspiration volontiers méditative, avec des titres à consonance religieuse (Prophètes, Sacrement, Trinity et le titre de l'album désignant cette cloison séparant le clergé qui célèbre le culte du reste de l'édifice).
Par ailleurs, les 9 plages de l'album sont le fruit de trois sessions d'enregistrement différentes, de 2014 à 2016, ce qui accentue une impression de manque d'unité, si l'on excepte ce fil rouge joué par le Moog.
A réserver donc aux amateurs de ce synthétiseur de la fin des années '60.
Claude Loxhay