Jean-Pierre Como - Infinite
J
Absilone/ Socadisc
S'il a fait des études classiques de piano, Jean-Pierre Como s'est lancé dans le jazz en autodidacte.
En 1984, l fonde le groupe Sixun avec le batteur Paco Séry. Il a aussi fait partie du Big Band d'Antoine Hervé et dirigé ses propres formations: trio (album Répertoire, Storia), quartet avec le saxophoniste Javier Girotto (Boléro), en septet avec Stefano Di Battista (Express Europa).
Le voici en quartet avec le saxophoniste Christophe Panzani, un musicien qui a fait partie du Big Band de Carla Bley (Appearing nightly) et dirigé un quartet avec Vincent Peirani à l'accordéon.
A la contrebasse, Bruno Schorp qui a étudié à Nancy avec Diego Imbert et à Paris avec Ricardo Del Fra. Il a enregistré Nomade sonore avec le saxophoniste Eric Seva et formé son Color Sextet avec Christophe Panzani.
A la batterie, surprise… Rémi Vignolo: c'est que le contrebassiste qui a joué avec Aldo Romano, Batiste Trotignon ou Richard Galliano, se passionne aussi pour la batterie: il a notamment enregistré Death of an angry man avec… Christophe Panzani.
Tout un réseau d'interconnexions.
Au répertoire, neuf compositions originales que complètent deux titres de Vignolo (La Sorrentina, Midnight sun).
Jean-Pierre Como présente son album comme un projet collectif né "d'une inspiration plus orale qu'écrite", dans un dialogue constant avec ses trois partenaires et avec une large part laissée à l'improvisation.
Ce qui ne veut pas dire une musique en "prise directe" mais qui laisse une place au rerecording.
Si certains morceaux sont entièrement joués au piano (notamment I remember), pour d'autres, Como utilise des claviers additionnels (Lucky Day). De même, Panzani double parfois son ténor suave d'un soprano volubile (Olinda, la ballade Wonderland avec jeu de balais de Vignolo). Parfois le deux saxophones sont joués à l'unisson comme sur I remember, parfois le soprano intervient en contrechant du ténor comme sur Song for Wayne ou Le temps d'un instant, toujours avec une belle sonorité de contrebasse.
On navigue entre ballades empreintes de sérénité (Little man, Wonderland, Esquisse) et des mélodies tournoyantes qui évoquent l'univers de Charles Loos (Le temps d'un instant).
Une musique qui rappelle une certaine époque ECM: on pourrait souhaiter un peu plus de fougue à certains moments.
© Claude Loxhay