Jean-Charles Richard - L'étoffe des rêves
J
La Buissonne
avec Claudia Solal, Marc Copland et Vincent Segal.
Voici le nouveau projet tout en sensibilité du saxophoniste soprano et baryton Jean-Charles Richard qu'on avait pu découvrir, en solo, à la galerie tif une grande expérience de sideman: entre autres, ‘Room Service’ de la vocaliste Claudia Solal, ‘Fiesta Nocturna’ de Jean-Marie Machado, ‘Pulsions’ de Christophe Marguet.
Pour les 11 compositions originales de ‘L'étoffe des rêves’, il a opté pour des configurations à géométrie variable.
D'abord des duos avec le violoncelliste Vincent Segal qui, après des études à la Banff Academy au Canada, a collaboré avec Cesaria Evora, Mathieu Chedid ou Sting et fondé Bumcello avec le percussionniste Cyril Atef (album ‘Cheree Queen’, entre autres). On découvre notamment le duo baryton/pizzicati de violoncelle sur le mélancolique ‘Feodor’ qui ouvre l'album ou sur’ La Lettre d'Isaac Babel’ et ‘Light Flight’.
Deuxième complice Claudia Solal, la fille de Martial Solal (elle fait partie de son New Decaband) et élève de Christine Legrand des Double Six. Elle a formé un quartet avec le pianiste Baptiste Trotignon et un trio d'improvisation vocale avec Médéric Collignon. On l'entend chanter ‘Ophelia's death’ en anglais en hommage au poème de Rimbaud, en français sur ‘Ophélie’ dont elle évoque la "douce folie" avec le violoncelle et sur ‘l'Etoffe des rêves’, avec le soprano, un texte davantage dit que chanté.
Reste le dernier complice, le pianiste américain Marc Copland qui a fait partie du trio de Gary Peacock (‘Now This’), a formé un quartet avec John Abercrombie (‘39 steps’) et un trio avec Drew Gress et Joachim Rückert. Il a aussi enregistré ‘Alone’ en solo, ‘Zénith’ avec le trompettiste Ralph Alessi ou ‘Crosstalk’ avec le saxophoniste Greg Osby. Ici, on l'entend, avec le soprano, sur ‘Giverny’ aux colorations pastelles, sur ‘Ophelia's death’, sur’ Russian Prince’ dont le rythme, emmené par le soprano, s'emballe au fur et à mesure, ou sur le lyrique ‘Desquartes’ avec sax baryton.
Enfin l'album se clôt sur le solo absolu de baryton ‘Weeping Brook’ en volutes sensuelles.
Un album aux délicates nuances pastelles.
© Claude Loxhay