Hanna Schörken: filán (Jean-Pierre Goffin)
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Unit Records
Jeanne Lee, Léo Ferré, Björk, Tom Waits, dès la lecture de la pochette, on approuve les choix esthétiques de Hanna Schörken, chanteuse et compositrice allemande dont le parcours démarre à Cologne, passe par Bonn, la Hollande, Osnabrück pour arriver en 2016 à Lyon où elle poursuit ses études musicales.
Avec la première pièce de son récent album « Filan », on perçoit plus le récitatif du texte de Ted Hughes, poète anglais du XXe siècle, que le chant tant le côté théâtral est mis en avant. Les textes prennent clairement une grand place dans l’univers de la chanteuse puisqu’on retrouve un second poème du même auteur anglais avec « The Harvest Moon » et la même propension à la mise en avant du texte.
Hanna Schörken aime les climats éthérés, poétiques, mystérieux comme sur « Landscape, Yellow » alors que « Clear-Sightedness » - deux de ses compositions – baigne dans une tradition jazz plus prégnante. « Ambrosia Mama », petit bijou mélodique, est lui aussi traité dans une tradition jazz-latin.
« Avec le Temps » de Léo Ferré est un choix sans doute porté par les études de langues romanes que Hanna Schörken a suivies à Bonn ; la mélodie respecte la version de Léo Ferré quasi à la lettre, une fois de plus, on sent la chanteuse inspirée par la poésie.
« Isobel » (Björk) et « Green Grass » (Tom Waits) concluent un album de climat, parfois troublant, voire déroutant, souvent poignant et profondément romantique, toujours fascinant et original.
Jean-Pierre Goffin
