Giuseppe Guarrella Niwas Quartet feat. Mara Marzana - Urba Lullaby
G
Convivo records
L'Italie regorge de musiciens de tout premier plan: Enrico Rava, Paolo Fresu, Enrico Pieranunzi, Gianluigi Trovesi, Carlo Actis Dato ou Pino Minafra. D'autres sont moins médiatisés mais tout aussi intéressants. Giuseppe Guarrella en fait partie, lui qui est loin d'être un inconnu en Belgique. On l'a d'abord découvert au sein du December Thirty Jazz Trio du pianiste sicilien Giorgio Occhipinti et du batteur Francesco Branciamore (album "Free for Three"), un trio qui a aussi enregistré avec le trompettiste Pino Minafra ("Concert for Ibla"). Toujours avec Occhipinti (qu'on a entendu au festival Jazz Brugge en duo avec Joëlle Léandre) mais, cette fois, en plus grande formation, on a pu l'entendre avec le Hereo Nonetto (album "Kaos Legend", concert à Jazz à Liège) et sur "Acrobati follie innamorati". Enfin, il a retrouvé son complice Francesco Branciamore pour ce Perfect Quartet, enregistré par le label Jazz'halo et présenté, en 2002, au premier Jazz Brugge.
Ici, il présente son Niwas Quartet, avec deux line up différents: d'une part, au vibraphone Salvo Succes qui a joué avec les saxophonistes Stefano Maltese et Evan Parker; à l'alto, en compagnie de Marco Caruso, saxophoniste qui fait partie du Carlo Cattano orchestra et à la batterie, Marcello Arrabito qui a notamment joué avec Carlo Actis Dato; d'autre part, avec Carlo Cattano à la flûte, Antonio Moncada à la batterie et, toujours, Salvo Succes au vibraphone. Enfin, sur six plages sur sept, en invitée, la chanteuse Mara Marzano.
Au répertoire, quatre compositions originales du leader et trois du contrebassiste américain William Parker, un musicien qui a révolutionné la musique américaine des années '90, trois compositions issues de l'album "Raining on the moon" enregistré avec Rob Brown (as) et la chanteuse Leena Conquest. Trois compositions à l'inspiration socio-politique: James Baldwin to the rescue, Song for hope et Old tears.
Avec une durée de 8 à 9 minutes chacune, les différentes plages, à l'exception de No waiting in the sky de 6'45, offrent de nombreuses possibilités de solos que ce soit à l'alto incisif de Marco Cattano ou à la flûte de Carlo Cattano. L'album s'ouvre, en quartet, sur Je suis la Belle de Guarella, dont le gros son de la contrebasse assure une assise ryhmique solide aux envolées de l'alto. Sur les autres, Mara Marzana rejoint la formation sur des mélodies aux motifs souvent obsessionnels, comme ces "My name is hope" (Song of hope de William Parker) ou "Seek Happiness" (de Guarella), scandés et répétés comme de véritables leitmotivs/slogans.
Un album passionnant de bout en bout.
Claude Loxhay