Gilad Hekselman - Far Star (jpg)
G
Edition
Guitariste israélien installé à New-York depuis de nombreuses années, Gilad Hekselman y a rapidement intégré la classe des grands noms de la guitare.
C’est avec son trio qu’on l’a découvert en Belgique, notamment au Théâtre de Verdure du Brosella où sa technique, la fluidité de son jeu, et l’inventivité permanente mais toujours accessible de ses solos avaient fait merveille.
Comme de nombreux musiciens, l’arrivée de la pandémie a complètement transformé l’agenda d’artistes contraints à l’exercice solitaire de la création. Gilad a donc ouvert sur son pc un fichier intitulé « song demos » avec l‘espoir d’envoyer au plus tôt ces pistes à ses musiciens. Les semaines d’attente devenant des mois, le guitariste a suivi une formation d’ingé-son et a littéralement transformé les sonorités de sa musique pour en arriver à « Far Star », un album très différent de ce que Gilad nous avait présenté jusqu’à aujourd’hui, mais où on retrouve tout de même une personnalité ouverte et attentive à ce que sa musique reste abordable.
Multipliant les pistes où il alterne guitares, claviers, basse, voix, sifflements et percussions, il invite plusieurs batteurs à ajouter leurs rythmes à ses bandes-sons : Eric Harland sur cinq titres, Amir Bresler, Alon Benjamini et Ziv Ravitz. Shai Maestro ajoute les claviers sur le sublime « Fast Moving Century », Nathan Schram les cordes et Oren Hardy la basse sur « Far Star ».
La réussite du projet tient à ce que Gilad Hekselman a veillé à éviter toute impression de froideur et de performance technique en se concentrant sur de fines mélodies et une fluidité de tous les instants. On se surprendra même sur « Far Star » à découvrir combien le jeu du guitariste est proche de la ligne claire mélodique d’un Philip Catherine.
« Far Star » est un voyage dans l’imaginaire d’un musicien d’autant plus brillant qu’il ne met jamais en avant ses formidables capacités instrumentales, un vrai petit bijou.
© Jean-Pierre Goffin
Une collaboration JazzMania / Jazz’halo