Dock in absolute - Unlikely
D
CAM Jazz/ Stilletto
D'abord, une réaction d'humeur, un petit mot sur le label.
CAM est un label italien qui couvre un large spectre du jazz transalpin: E. Pieranunzi, E.Rava, A. Salis, G. Gaslini, R. Marcotulli, G. Mirabassi, F. Bearzatti. A plusieurs reprises, j'ai essayé d'entrer en contact avec ce label pour signaler mon grand intérêt pour ces musiciens hérauts de ce que Pino Minafra appelle "l'italianité" du jazz de la grande botte: chroniques, interviews, expo-conférence-video à la Maison du Jazz. Pas de réponse.
Quand je découvre, dans une enveloppe frappée du sceau de Stilletto, un disque CAM, un sentiment de joie. Mais surprise et une certaine frustration… c'est l'album d'un pianiste luxembourgeois que l'on m'envoie. L'album: Dock in absolute, trio qui est déjà venu à l'An Vert… La rencontre entre un pianiste issu du monde classique (Jean-Philippe Koch), d'un batteur de jazz (Michel Mootz) et d'une basse électrique (David Kintziger)
Jean-Philippe Koch a un long parcours académique: Conservatoire de Luxembourg, puis Saarbruck, Liège et le Berklee College. Il a formé, avec son père et sa sœur, tous deux violonistes, le trio Koch mais tourne beaucoup avec ce Dock in absolute. Dans le jeu de Koch, on sent d'abord sa solide formation classique, sa maîtrise technique.
Au niveau de l'énergie et des thèmes mélodiques, il y a une certaine parenté avec EST: de longues boucles dont le rythme s'accélère sous l'impulsion de la rythmique (basse obsédante et batterie survitaminée): c'est le cas de Urban heart, Borderline ou Night train to Lipetsk. D'autres compositions sont plus mélancoliques (Rome's hapiness, Floating memories, Ellipse).
Comme l'indique le texte de pochette, on a affaire à un "groupe, plus qu'à une collection d'individualités": le trio laisse une large place à la basse électrique (intro de Drawning light) comme à la batterie (intro de No plan B, batterie électronique sur Look back). A noter aussi un sample de voix sur Tangle borders qui clôt l'album.
© Claude Loxhay
Concerts 2019:
Théâtre de Namur, 14 septembre
Bruxelles, WWalter, 17 novembre