Didier Ithursarry Trio - Atea
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LagunArte / L'Autre Distribution
Né à Bayonne, en plein pays basque pour lequel il nourrit un véritable attachement, Didier Ithursarry a découvert l'accordéon à 7 ans. Après des études à Bayonne, il rejoint la classe d'accordéon du Conservatoire National d'Orsay et fait ses premières armes sur les scènes de musique traditionnelle.
En 1996, il s'installe à Paris, il accompagne des chanteurs, comme Bernard Lavilliers, et multiplie les rencontres jazz: Jean-Marc Padovani, François Jeanneau, Franck Tortiller, Christophe Monniot (Hymnes à l'amour), ONJ de Claude Barthélemy (album La Fête de l'eau), Orphicube d'Alban Darche et projet Danzas de Jean-Marie Machado.
Après avoir formé le quartet Kantuz avec le saxophoniste Jean-Charles Richard, voici le trio d'Atea.
A la flûte, Joce Miennel. Doté d'une formation classique, il se partage entre scène rock, musique du monde, jazz et musique improvisée. Membre de l'ONJ de Daniel Yvinec (album Piazzolla), il fait aussi partie de Mechanics, projet du saxophoniste Sylvain Rifflet (L'Encodeur) et de Danzas du pianiste Jean-Marie Machado (Fiesta nocturna). Lors d'une carte blanche accordée à Henri Texier, on a pu l'entendre aux côtés de Sébastien Texier et Airelle Besson.
A la guitare, Pierre Durand. Diplômé du Conservatoire de Paris, on a pu aussi l'entendre au sein de l'ONJ de Daniel Yvinec. Il a joué avec Archie Shepp, Sébastien Texier (Dreamers quartet), Hugues Mayot (Roots quartet), Bruno Régnier (X'Tet) ou Daniel Zimmerman (Montagnes russes).
Le titre de l'album n'a pas été choisi au hasard: en langue basque, Atea, c'est la porte, cette porte qui permet de "passer d'un monde à un autre, du réel à l'imaginaire".
Une série de compositions originales, dont la Forro Suite, interprétée avec le Cuareim Quartet, fondé par les violonistes Rodrigo Bauza (Argentine) et Federico Nathan (Uruguay) mais aussi un traditionnel basque, Goizian Argi Hastian du pastoralier Etxahun Iruri. L'occasion de "frapper à la porte d'un troquet, d'une ferme basque, d'une maison de Rio, d'une habitation du pays Dogon ou du 221B Baker Street à Londres".
Un saut dans la musique traditionnelle et populaire du monde, du forro brésilien au mariachi mexicain, en passant par les Dogons du Mali. Une alternance entre mélodies dansantes au rythmes virevoltants (Forçats avec un bel unison entre flûte et accordéon, Mali, Mariachi for Aita) et thèmes plus mélancoliques, à l'atmosphère langoureuse (Sherlock). Même alternance au sein de la Forro Suite, entre mélancolie (mouvements 1, 3 et 5 avec intro de cordes) et tempo enlevé (mouvements 2 et 6). Le traditionnel basque est l'occasion d'un solo d'accordéon et Gobi permet à Miennel de démontrer toute sa technique originale mêlant souffle et effets de voix, un peu à la manière de Magic Malik.
Une musique qui vous emporte comme un tourbillon.
© Claude Loxhay