David Gilmore - From Here To Here
D
Criss Cross Jazz
David Gilmore, guitariste qui a déjà partagé scènes et studios avec de nombreuses têtes d’affiche – il joue sur l’album de Wayne Shorter « High Life », mais a aussi été partenaire de Dave Douglas, Cassandra Wilson, Don Byron, Uri Caine… - une de ses influences majeures provient de sa participation au M’Base Collective de Steve Coleman.
Plus près de nous, il a laissé des traces sur deux albums d’ Aka Moon : « Invisible Moon » et surtout « Guitars » aux côtés de Pierre Van Dormael et Prasanna. Sur le label Criss Cross, il a déjà enregistré un premier album avec une formation élargie sur des compositions de Paul Bley, Woody Shaw, Toots Thielemans, Bobby Hutcherson, … ( « Transitions » - Criss-1393). Avec une formation plus réduite, il sort aujourd’hui « From Here to Here » entouré de Luis Perdomo au piano, Brad Jones à la contrebasse et E.J. Strickland à la batterie qui était déjà sur le premier album Criss Cross.
« Focus Pocus », un des huit titres originaux de la plume de Gilmore, ouvre l’album sur un solide tempo avant « Cyclic Episode » de Sam Rivers qui, selon le guitariste, a inspiré le titre de l’album : « la vies est un cycle d’ici à ici », un thème aux couleurs hard bop moderne, alors que « Metaverse » semble plus inspiré par son travail aux côtés de Steve Coleman.
A la guitare acoustique, « Child in Time » met en évidence le sens mélodique de Gilmore sur une ballade au parfum du sud que le pianiste met en évidence, un esprit latin qu’on retrouvera plus loin avec « Free Radicals ». Avec « Interplay », Perdomo et Gilmore retissent les lignes du célèbre thème composé par Bill Evans avec Jim Hall à la guitare, un guitariste dont Gilmore est fan et qu’il revisite régulièrement. Le dixième et dernier titre, « Libation », est une reprise d’une de ses compositions où l’influence de Wes Montgomery est claire – tout comme celles avouées par le guitariste de Grant Green, George Benson ou Pat Martino. Un album aux saveurs de la tradition avec quelques touches contemporaines sur ses compositions personnelles, mais surtout une équipe magnifiquement soudée où la connivence entre le pianiste et le guitariste sonne juste du début à la fin et où la rythmique de E.J. Strickland mérite une écoute attentive à elle seule.
© Jean-Pierre Goffin