Claudio Miotti (feat. Matteo Pastorino) - Claxxx
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Auand/jazzos.com
Au départ, à 14 ans, Claudio Miotti avait opté pour le piano mais, 3 ans plus tard, sous l'influence du rock, il a opté pour la guitare et a d'abord poursuivi ses études à Florence, sa ville natale.
Après avoir découvert le jazz fusion de Michael Brecker et des Steps Ahead, il part à Rome pour étudier le jazz, notamment avec Fabio Zepetella, guitariste qui a enregistré Tribute to Wes Montgomery, avec l'organiste Emmanuel Bex. Ce qui explique que le Florentin se réclame de Wes Boss: "Je suis un disciple de Wes Montgomery et de son jeu bluesy, très direct et plein de feeling".
En 2003, Miotti s'installe à Paris et suit, au Conservatoire, des masterclasses avec Dave Liebman, Daniel Humair et Louis Sclavis. Au fil de ses rencontres, il a croisé la route du saxophoniste américain Ernest Dawkins comme de Nicola Andrioli, le pianiste du quartet de Philip Catherine. C'est à Paris qu'il rencontre aussi le clarinettiste sarde Matteo Pastorino dont jazz'halo a chroniqué les albums V et Suite for Modigliani avec le quartet qu'il viendra présenter au Sounds le 16 novembre prochain: "Quand j'ai rencontré Matteo, il y a une dizaine d'années à Paris, je suis tout de suite tombé amoureux de sa façon de jouer. Je n'avais jamais entendu un son aussi profond et une énergie aussi phénoménale sur une clarinette".
Pour compléter son trio, Miotti a fait appel à Jean-Baptiste Pinet, le batteur du quartet de Pastorino et du trio de notre compatriote Joachim Caffonnette.
C'est à Paris aussi que le Florentin a découvert la guitare baryton, une guitare à six cordes, à manche long, qui est intermédiaire entre une guitare électrique classique et une guitare basse. Elle permet donc aussi bien de tenir la ligne de basse derrière la clarinette voltigeuse de Pastorino comme de porter la mélodie, avec la clarinette basse en contrepoint.
Pour cet album, Claudio Miotti a réuni une série de compositions personnelles qui révèlent des influences multiples, entre jazz au parfum fusion et rock aux allures grunge. Cette guitare baryton offre une palette sonore très large: mélodique comme ce début de Bahane joué en duo avec la clarinette, accents volontiers bluesy avec des colorations rock (Ether), riffs rageurs qui propulsent la clarinette (Encore), effets de réverbération sur Deep, sonorité proche d'un steel pan sur Tête à tête avec la bête, ouverture vers le rap avec l'appoint de Raajaajee sur la deuxième version de Claxxx .
Si Miotti utilise toutes les potentialités de son instrument, ce trio repose, malgré tout, pour une large part, sur la virtuosité de Matteo Pastorino, une clarinette voltigeuse à la sonorité pure et fluide qui porte la mélodie (Pussycat, Bahane, Visages) et une clarinette basse à la beauté ombrageuse et aux accents profonds (Tête à tête avec la bête, Rocco Akhbar, Deep, Claxxx).
Ceci dit, il ne faut pas non plus nier l'apport de Jean-Baptiste Pinet, un batteur proactif, toujours en interaction avec ses compagnons de route et prompt à prendre un solo (Deep).
Une musique riche d'influences multiples qu'on pourra découvrir, en concert, à Paris, au Sunset, le 27 novembre et qu'on aimerait aussi découvrir en Belgique.
© Claude Loxhay