Christoph Erbstösser Trio: Alma
C
W.E.R.F.
Dans notre pays, on connaît Christoph Erbstösser, né à Cologne en 1965, surtout comme l'ancien pianiste du Brussels Jazz Orchestra (albums "The September Sessions" en 1999 et "The Music of Bert Joris" en 2002) et pour sa participation, en 2002, à "Song for Mbizo" de Chris Joris. Dès 1986, le pianiste allemand était parti en Afrique, au Niger, à la recherche des racines africaines du jazz. Ainsi, parmi les compositions originales de son album "Vive les étrangers" de 2001, figurait un vibrant "African Blues".
Pour "Alma", il s'est entouré, d'une part, du batteur guadeloupéen Sonny Troupé, fervent du gwo-ka et complice du saxophoniste Jacques Schwarz-Bart; de l'autre, du bassiste Mike Armoogum, natif de l'île Maurice, qui a joué avec Touré Kounda et au sein du quartet de Sonny Troupé. A l'exception de la ballade "E Nem Da Pra Dizer" d'Hermeto Pascoal, le répertoire est constitué de compositions originales: cinq du leader, quatre du bassiste avec un groove aux colorations africaines. C'est le cas de "Rochebrune" qui s'ouvre un motif de basse très Ouest-Africain, "Ringo's Whistle" dédié au père de Mike Armoogum, "Sunset" en référence aux griots africains ou "Pram Compt" inspiré par le style Sega typique de l'île Maurice. Tandis que "Pont Mirabeau" et "Flandre" (une avenue parisienne) trouvent leur source dans la capiatle française. C. Erbstösser passe du piano au Fender Rhodes selon les plages, tantôt inspiré par Keith Jarrett ("Vanguard"), tantôt par Bud Powell ("Monsun"), mais toujours galvanisé par la guitare basse du Mauricien et les percussions colorées de Sonny Troupé. Deux albums très contratsés mais qui ont chacun leur charme.