Christian McBride & Inside Straight - Live at the Village Vanguard
C
Mack Avenue/Newartsint.
Révélé aux côtés d’aussi illustres bands que ceux de Pat Metheny ou Joshua Redman (souvenir d’un concert au Forum de Liège avec aussi Roy Haynes), Christian McBride a très tôt été considéré comme un des meilleurs contrebassistes de jazz toutes générations confondues, élevé au rang de successeur de Ray Brown.
Non seulement McBride tournait avec les meilleurs musiciens de straight jazz, mais il s’est aussi révélé comme un explorateur de tous les styles : le funk avec James Brown, le jazz électrique avec Chick Corea et John McLaughlin, la musique contemporaine avec Uri Caine, le rock avec Sting, le big band, sans oublier son engagement social avec « The Movement Revisited », portrait musical de quatre icones de la culture noire américaine, Rosa Parks, Malcolm X, Muhammad Ali et Martin Luther King.
Ce parcours, Christian McBride l’évoque dans son long texte de pochette, argumentant ses choix passés tout comme son retour à la formule « jazz pur » avec ses nombreux concerts au Village Vanguard depuis le jour où il s’est rendu compte qu’il n’y avait plus joué depuis neuf ans ! Et lorsqu’il en a parlé à Lorraine Gordon, la réponse a fusé : « Bien sûr (tu peux venir) ! Mais n’amène pas ce rock band avec lequel tu joues ! »
Message compris : le contrebassiste réunit Steve Wilson (alto & ténor), Eric Reed (piano), Carl Allen (drums) et Warren Wolf (vibraphone) pour son retour dans le club de Greenwich Village, où il se produit désormais chaque mois de décembre avec son « Inside Straight », avec pour seul changement la présence de Peter Martin au piano à la place de Eric Reed.
Voilà bien du jazz de haut vol et dans la tradition que ces sept compositions partagées entre le contrebassiste, Warren Wolf et Steve Wilson – le superbe « Ms Angelou », hommage à l’écrivaine Maya Angelou, figure du mouvement de défense des droits civiques aux Etats-Unis. Ça swingue de bout en bout avec une note spéciale pour le bouillant « Stick & Move » en clôture et son fantastique quatre-quatre entre le contrebassiste et Carl Allen, aussi pour les solos enflammés de Warren Wolf et l’accompagnement imparable de Peter Martin, pianiste qu’on avait déjà découvert au même endroit vingt ans plus tôt aux côtés de Joshua Redman.
© Jean-Pierre Goffin
Une collaboration JazzMania / Jazz’halo