Chris Speed, Simon Jermyn & Lander Gyselinck - Howard Peach
C
W.E.R.F.
"Howard Peach kwam tot stand in New York, waar drummer Lander Gyselinck enige tijd woonde en studeerde... Naast gelegenheidssessies en jams richtte Lander er dit gloednieuwe trio op, met de lerse bassist Simon Jermyn en de onder muzikanten populaire saxofonist Chris Speed...Hoewel het repertoire is opgebouwd uit pure improvisaties, klinkt de muziek als een coherent geheel en laat het album zich beluisteren als een lange suite..." Voilà ce que dit le texte de présentation de cet album.
Voilà une première co-production entre les labels WERF et El Negocito: une collaboration qui peut facilement s'expliquer. Lander Gyselinck est en résidence au club De Werf et El Negocito est le label belge spécialisé en musique improvisée. La rencontre des trois musiciens n'est pas non plus due au hasard: leurs parcours se croisent, même s'ils appartiennent à des générations différentes.
Né en 1987, Lander Gyselinck a combiné conjointement sa formation entre le Conservatoire de Gand et les jams improvisées, notamment avec Bart Maris, avant de poursuivre ses études au Conservatoire de Bruxelles avec Stéphane Galland et de rencontrer Jim Black aux Etats-Unis en 2008. C'est là-bas que Lander, batteur du trio de Kris Defoort ("Live in Bruges" 2012), du Lab Trio ("Fluxus" en 2013), du Ragini Trio avec Nathan Daems ("Ragini" 2013) mais aussi de Stuff (programmé au prochain Jazz à Liège), a pu rencontrer Chris Speed, de 20 ans son aîné.
Entre le saxophoniste du Claudia Quintet de John Hollenbeck comme du Bloodcount de Tim Berne et notre jeune batteur, un point commun: Jim Black que Speed a croisé à la fois dans les groupes Pachora, Human Feel et AlasNoAxis. Entre le saxophoniste et le bassiste d'origine irlandaise mais établi à New York, une rencontre, dès 2008, pour l'album "Trot a Mouse".
Par ailleurs, s'il a joué avec Mat Maneri et Tom Rainey, Simon Jermyn a aussi un lien avec la Belgique puisqu'il a formé Red Rocket avec Joachim Badenhorst.
Les trois musiciens étaient faits pour se rencontrer et échanger leur expérience d'improvisateurs. A l'exception de Hidden Word imaginé par Simon Jermyn, les cinq autres plages sont totalement improvisées: une succession de paysages aux atmosphères brumeuses, entre chien et loup. Ici pas d'envolées "free" du ténor (seul Sycamore Sea se révèle plus enlevé) mais une certaine quiétude, portée par le gros son rond de la basse électrique (belle intro sur Chris the carfty cockney) et le jeu inventif de Lander: balais aériens (Lausanne) et peau de grosse caisse distendue comme chez Jim Black ou crissements des baguettes sur les cymbales (Hidden Word).
Une musique spontanée à découvrir aussi en concert.
Claude Loxhay