Chamber Metropolitan Trio - Tempus Fugit
C
InOuïe Distribution
Roffé - Varaillon - Delor
En Belgique, on connaît essentiellement le pianiste Matthieu Roffé en tant que membre du quartet du clarinettiste sarde Matteo Pastorino (albums V et Suite for Modigliani). Mathieu Roffé a commencé ses études de piano classique au Conservatoire de Metz, puis de jazz avec Mario Stantchev et à Paris avec Emil Spanyi. Il dirige le Systematik Endectet, formation de 11 musiciens et a enregistré en duo, avec la flûtiste japonaise Yuriko Kimura, un album essentiellement tourné vers le répertoire classique.
Formé en 2012, le Chamber Metropolitan Trio repose sur une rythmique sans faille.
A la contrebasse, Damien Varaillon, issu du Conservatoire de Marseille et Paris. Membre du quartet de Matteo Pastorino, il a aussi accompagné les violonistes Fiona Monbet et Debora Seffer et fait partie du Jazz Association du flûtiste Magic Malik, tout en multipliant les expériences avec des orchestres symphonique, comme celui de l'Opéra de Marseille.
A la batterie, Thomas Delor, un musicien autodidacte qui a commencé à jouer de la batterie très jeune et a participé à de nombreux festivals. Il a enregistré avec le contrebassiste Pierre Marcus, le guitariste Philippe Petit et à son nom, en trio, a gravé The Swaggerer en 2018. Avec le Chamber Metropolitan Trio, il avait déjà enregistré le DVD Live Thionville Jazz Festival et le cédé Arkhé en 2015.
Dédié aux sidérurgistes de Lorraine, la région natale de Mathieu Roffé, ce Tempus Fugit lui permet de replonger dans ses racines: "C'est l'histoire et la fierté de ma région que je veux conter".
Ce qui caractérise le mieux la personnalité du Lorrain, c'est ce mariage parfaitement abouti entre jazz, y compris dans ses plus profondes racines, comme avec ce moment de piano stride sur Carolina Shout de James P. Johnson, et héritage classique qui soustend les 7 compositions originales du répertoire. Un aspect notamment sensible dans Tempus fugit Partie I - Comme une horloge, avec la contrebasse jouée à l'archet que suit la Partie II - Kraftig jouée sur un train d'enfer.
Mizaru, Kikazaru, Iwazaru (en japonais, les trois singes, le muet, le sourd et l'aveugle) joué tout en délicatesse et Waldeinsamkeit (la solitude des forêts en allemand), de nouveau avec une contrebasse jouée à l'archet contrastent avec le rythme nerveux de Le désordre dans la chaussure.
Quant à L'heure du dragon, la composition permet à Thomas Delor de montrer toute sa science des percussions et l'album se clôt sur Carolina Shout joué en piano solo.
Un album qui révèle toute la richesse de la personnalité de Mathieu Roffé.
© Claude Loxhay
www.chambermetropolitantrio.com