Benjamin Petit - 5° Sud
B
French Paradox
Ne vivre que du jazz n'est pas facile, beaucoup de musiciens enseignent, certains ont opté pour une autre profession: pharmacien dans le cas de Jacques Pelzer, architecte dans celui de Robert Jeanne. Par contre, à première vue, il paraît improbable d'être à la fois saxophoniste et pilote de ligne, de surcroît pilote de Boeing 737. C'est pourtant le cas de Benjamin Petit.
Après avoir accompagné Michel Jonasz, le voici, sous le parrainage d'André Manoukian, à la tête d'un quartet qui a enregistré cet album 5°Sud à Chamonix.
Au répertoire, des compositions originales sur lesquelles le saxophoniste alto est accompagné par Jerry Leonide, pianiste de l'Ile Maurice, né en 1985. Arrivé à Paris en 2003, Leonide a joué avec le bassiste Linley Marthe, formé un quintet avec le saxophoniste Vincent Lê Quang et le trompettiste Sylvain Gontard et enregistré The Key, un album solo.
À la contrebasse, Zacharie Abraham qu'on peut entendre dans un hommage à Jackie McLean, en compagnie du saxophoniste Michel Cheret.
Aux drums, Francis Arnaud, le batteur de Charles Aznavour et de Hugues Aufray.
Enfin, sur deux titres (Liam et I taw a putty tat), Benjamin Petit a invité Sylvain Gontard, trompettiste formé au Conservatoire de Paris et qui a côtoyé Ricardo Del Fra, Pierre de Bethmann, René Urtreger et Laurent Cugny.
Dès la première plage, Mygale & Britney, comme sur Ni!, Benjamin Petit propose, avec son alto volubile, une musique groovy à souhait: on pense à Jackie McLean ou Pierrick Pedron. On retrouve le même swing sur Big 30 et Mach Buffet, thème précédé par une intro virevoltante entre saxophone et batterie.
Colchique dans les prés est plus proche de la ballade et sur I taw a putty tat avec Sylvain Gontard en invité, on flirte avec la musique funky de Cannonbal Adderley en compagnie de son frère Nat. Sur 5°Sud et Nodding Milla, Benjamin Petit passe au soprano avec la même aisance.
Une agréable surprise.
© Claude Loxhay