Benjamin Moussay - Promontoire
B
ECM / Newartsint.
Le site du label ECM le présente en ces termes : « Benjamin Moussay a d’abord été diplômé en piano classique au Conservatoire de Strasbourg, avant de rejoindre le Conservatoire National Supérieur de Paris en piano Jazz. Lauréat du concours international de piano Jazz Martial Solal, prix de soliste au Concours national de Jazz de la Défense, il est aujourd’hui un pédagogue confirmé et « un pianiste que l’on s’arrache ». »
Chez ECM, on a déjà pu l’entendre sur trois albums, en trio et en quartet, de Louis Sclavis dont le tout dernier « Characters on a Wall », second et magnifique hommage du clarinettiste à Ernest Pignon-Ernest, pionnier du street art.
Avec « Promontoire », Manfred Eicher ouvre la porte à Benjamin Moussay pour un album solo, une véritable « pierre de rosette » pour un pianiste : partager le langage du piano avec Keith Jarrett, Chick Corea, Paul Bley et quelques autres. Douze compositions du pianiste, parfois des miniatures de moins de deux minutes offrent un parcours d’écoute qui vous fait tendre l’oreille du début à la fin. Car autant Benjamin Moussay peut se montrer redoutable dans l’abstraction, autant son solo reste d’une lisibilité sans faille, on peut même parler de belles mélodies qui vous accrochent les oreilles, vous envoûtent et ne vous lâchent plus dès la première écoute. Même un thème plus ardu comme « Théa », écrit pour sa fille, émeut par son lyrisme et une douceur intériorisée.
Fines compositions, improvisations aérées, quelques pas de danse esquissés, la musique de Benjamin Moussay respire le plaisir, ces moments où on en oublie la virtuosité pour se laisser aller au bonheur de l’écoute. Un très bel album.
© Jean-Pierre Goffin