Babelouze, Pavane de l’âne fou
B
Collectif du Lion
Qui peut mieux parler de Babelouze que son créateur, Michel Massot : « Dans Babelouze, je suis musicien et professeur de pratiquement tout le monde, soit au Conservatoire de Liège, soit à l’Académie d’Etterbeek. C’est une fanfare amateur mais avec une trentaine de bons musiciens. » (« Sur la piste du Collectif du Lion: une aventure plus que musicale »). « Cela fait six ans que l’aventure Babelouze a débuté. Une aventure-découverte, des délires en tous sens, des concerts inoubliables couleur jazz-bleu-turquoise. « Pavane de l’âne fou », deuxième album de Babelouze, est le commencement d’une nouvelle histoire fantastique cuivrée. » (texte de pochette)
En l’espace de six ans, l’effectif a évidemment évolué, passant de 36 musiciens à 32, mais en gardant, autour de Michel Massot (euphonium et trombone), douze complices de la première heure, parmi lesquels Aurore Leloup au trombone, Marie Limet à l’euphonium, Laurème Laroche à la flûte, Lydie Thonnard au piccolo, Nils Méchin à la trompette et Véronique Ravier, la claveciniste de Bathyscaphe 5… à la grosse caisse. Pour le premier album, Laurent Blondiau avait été convié sur trois plages à la trompette, ici, c’est Pascal Rousseau, d’Animus Anima et de Mik Mâäk, qui est invité au sousaphone (solo sur MMM). Enfin, Michel a élargi la palette des percussions, avec congas, bongos, cajon, qraqeb, wood block, tambourin et autre chekeré.
Les douze plages de l’album sont composées et arrangées par Michel Massot : un thème repris au premier album (MMM), un autre créé par Rêve d’Eléphant Orchestra (Les folies de Cécile de l’album Racines du ciel), des souvenirs d’Afrique (Bénin) mais aussi une référence à la musique ancienne (cette Pavane de l’âne fou que Michel joue aussi en duo avec Véronique Ravier au clavecin : très beau concert à L’An Vert, le 24 avril dernier, entre compositions personnelles, une Aria de Bach et un Tarentelle napolitaine). Les arrangements permettent de tirer le meilleur de la large palette sonore de la formation : flûtes en contrepoint des cuivres sur Bénin; intro de clapping et flûte sur Babs, avec solo de piccolo de Lydie Thonnard; voix et solos de trombones d’Aurore Leloup et de Michel sur Eléphant blanc, solo de guitare d’Aurore Leloup sur Les folies de Cécile, solo d’euphonium de Michel sur Pavane de l’âne fou et MMM; déferlement de percussions sur Les Louzes en train; pour terminer sur une parade de cirque avec La Pat’. Babelouze constitue pour Michel Massot un véritable retour aux sources, lui qui a découvert la musique à dix ans au sein d’une fanfare : une vraie osmose entre tradition savante et musique populaire au sens noble du terme, à la manière des bandas italiennes.
Claude Loxhay
Article publié par jazzaround