Amaury Faye Trio - Live in Brussels
A
Hypnote Records
Amaury Faye a étudié au Berklee College de Boston, sous la direction de Joanne Brackeen, pianiste de Stan Getz, Dave Liebman ou Charles Lloyd.
En 2015, il y a été sacré meilleur pianiste de l'année, prix qui a fait suite à d'autres reçus au festival de Vienne ou à Avignon. Installé à Bruxelles depuis 2015, il fait partie du Vogue Trio du contrebassiste Giuseppe Millaci, avec Lionel Beuvens à la batterie. Ce Vogue Trio a obtenu l'Octave de la Musique, a enregistré Songbook, également sur Hypnote, et est invité pour une tournée au Japon.
En France, Amaury Faye a formé un premier trio (Big Moe Trio) avec Pierre André à la batterie et Louis Navarro à la contrebasse.
Puis il a constitué celui-ci, toujours avec Louis Navarro, contrebassiste diplômé du Conservatoire de Toulouse et qui a suivi des masterclasses avec Larry Grenadier, Hein Van De Geyn et Claute Tchamitchian et, cette fois, avec Théo Lanau à la batterie. Après avoir découvert le jazz au Collège de Marciac, celui-ci s'est inscrit au Conservatoire de Paris et de Bruxelles: il a suivi les cours avec Serge Lazarevitch et Stéphane Galland. Il fait aussi partie de Brilliant Corners, avec le saxophoniste Sylvain Debaisieux.
Avec ce trio qui se revendique du jazz mainstream, Amaury Faye a d'abord gravé Clearway, une série de compositions originales auxquelles s'ajoute un classique de Parker. Pour ce Live in Brussels enregistré à la Jazz Station, il propose quatre compositions personnelles, et trois classiques: Ugly Beauty de Monk, Fascinating Rhythm de Gerschwin et They Don't Believe in me de Jérôme Kern.
Un enregistre sur mesure pour cet enregistrement live, synonyme d'énergie et de spontanéité. Ce qui frappe chez lui, dès la première écoute, c'est la fougue fiévreuse avec laquelle il aborde les thèmes, sublimant la mélodie par un tempo d'enfer, pour lequel il peut compter sur l'interactivité de sa rythmique (Yosemite, Fascinating Rhythm, The old escalator avec beau solo de contrebasse et Ilex avec intro de batterie). Ce qui ne veut pas dire qu'il ne puisse pas tirer le meilleur profit de ballades (They Don't Believe in me) ou intégrer l'univers rythmique de Monk (Uggly Beauty). En milieu d'album, Interlude se présente comme un solo impressionniste à peine ponctué par des crissements de cymbales.
Un très bel album.
© Claude Loxhay