Gábor Gadó & Laurent Blondiau - Veil and quintessence
G
BMC Records
Issu du Conservatoire Bela Bartók de Budapest, Gábor Gadó s'inscrit dans la parfaite lignée des guitaristes hongrois, d'Attila Zoller qui a côtoyé Lee Konitz à Gabor Szabo du quartet de Charles Lloyd.
Véritable poulain du Budapest Music Center, il a d'abord formé un quartet avec le chanteur Gabor Winand puis s'est tourné vers des musiciens d'Europe de l'Ouest, formant le quintet Unit, avec les Français Mathieu Donarier (ts) et Sébastien Boisseau (cb), notre compatriote Laurent Blondiau et le batteur danois Stefan Pasborg (album Time setting en 2006) mais aussi un trio avec le saxophoniste Alban Darche. Enfin, toujours avec Donarier et Boisseau, il a invité Dave Liebman à le rejoindre pour l'album Unground.
Depuis quelques années, résurgence possible de son apprentissage du chant choral, Gado s'est tourné de plus en plus vers la musique baroque et Bach en particulier. C'est aussi vers la musique ancienne que se tourne le présent duo.
Les fans de Mâäk, MikMâäk et autre MegaOctet seront sans doute étonné de retrouver le bouillant trompettiste belge Laurent Blondiau dans un tel contexte mais on pourrait, par contre, tracer un parallèle avec la plage Pulsations nocturnes de l'album Pause où notre compatriote se retrouve en duo avec Andy Emler qui improvise sur les orgues de l'abbaye de Royaumont. Franck Bergerot, qui signe les liner notes, ne dit-il pas de Gábor Gadó : "sa manière d'estomper l'attaque apparente sa guitare au chant choral ou à l'orgue d'église".
L'attrait pour la musique baroque se marque notamment sur Bunan-Icon, Little Protestant Jazz Song et sur la plage initiale Ombra adorata, titre repris à une phrase du philosophe espagnol Miguel de Unamuno. De leur côté, Kenpo comme Conclusion Trinité s'ouvrent sur une belle intro de guitare, avec effets miroitants, pour déboucher sur un beau passage de trompette bouchée. Si Ebène est une ballade qui peut évoquer l'univers de KennyWheeler, Chanson développe une mélodie enjouée, Mahler-Strauss Mémorial adopte un ton cérémonieux et Veil and quintessence s'ouvre sur une autre belle intro de guitare, avant que la trompette ne dialogue avec elle.
L'album a été enregistré à Bruxelles et est illustré par un très beau graphisme de Lazlo Huszar.
© Claude Loxhay